Suva, Fidji, 22 octobre 2021- Christine Stevenson est contrôleur et directrice générale du Service des douanes de Nouvelle-Zélande (NZ Customs), qui est le plus ancien ministère du pays. Mme Stevenson a eu une longue carrière dans le secteur public et a travaillé our le ministère du développement social, le ministère de la justice et le département des services correctionnels. Elle a pris ses fonctions actuelles à peu près au moment où le virus COVID-19 a atteint la Nouvelle-Zélande. La pandémie l’a tenue occupée, mais les rares jours où elle a du temps libre, vous pouvez la surprendre en train de faire de la randonnée, du kayak ou même de la pêche.

 

 

Quelle est la meilleure partie de votre travail, en tant que contrôleur des douanes de NZ ?

Il y a plusieurs raisons, si je puis me permettre. La premiere est que j’ai l’occasion de travailler avec les merveilleuses personnes des douanes neo-zelandaises qui travaillent sans relache chaque jour pour proteger la Nouvelle-Zelande contre les incursions de drogues, la contrebande d’armes et les materiels d’exploitation des enfants. Ils soutiennent et promeuvent egalement les entreprises neozelandaises par le biais d’accords de reconnaissance mutuelle. Bien sur, comme pour toutes les administrations douanieres et l’OCO, ce travail traditionnel s’est poursuivi l’annee derniere, alors que nous nous occupions egalement de COVID-19. Chaque jour, je suis reconnaissant envers notre personnel qui fait un travail phenomenal. Nous entretenons egalement une relation collegiale tres forte avec les autres administrations douanieres dans le monde, notamment dans le Pacifique. Nous trouvons toujours un grand nombre de points communs avec les administrations douanieres avec lesquelles nous travaillons et je pense que ce type de cooperation entre les administrations douanieres mondiales est unique.

Quelle est votre vision pour le service des douanes de la Nouvelle-Zélande ?

Nous aspirons a eliminer les risques lies aux frontieres et aux recettes et notre declaration d’intention est la suivante : “nous sommes la pour proteger et promouvoir la Nouvelle-Zelande audela des frontieres”. La plupart des personnes qui travaillent pour les douanes neo-zelandaises ont passe une grande partie ou la totalite de leur carriere chez nous, elles sont extremement loyales, tres experimentees et bien informees. Lorsque nous leur avons demande pourquoi ils travaillaient pour les douanes, ils ont repondu que quatre valeurs cles avaient une grande resonance pour eux : Te Ara Tika – nous faisons ce qui est juste, Katiakitanga – nous sommes des gardiens, He Tāngata – nous apprecions les gens et Pae Tawhiti – nous regardons vers l’avenir.

Quel a été l’impact de COVID-19 sur le service des douanes de la Nouvelle-Zélande ?

Nous avons ete touches de diverses manieres et je suis sur que c’est le cas pour tous les autres pays membres de l’OCO. Tout notre personnel de premiere ligne qui travaille dans les aeroports et les ports maritimes doit etre vaccine car c’est une obligation et une exigence du gouvernement neozelandais. Je suis heureux qu’environ 96 % de notre personnel de premiere ligne ait accepte d’etre vaccine. Ceux qui n’etaient pas prets a l’etre ont ete reaffectes a des taches non liees au front. Malheureusement, dans certaines parties de la Nouvelle-Zelande, le deploiement n’etait pas necessairement possible, de sorte que huit personnes ont quitte notre service en raison de leur reticence a se faire vacciner.

A la frontiere, notre facon de travailler a change, car nous devons desormais veiller au port de l’equipement de protection individuelle (EPI) et au respect de la distance sociale. Je suis fier que, depuis le 27 janvier 2020, date a laquelle nous avons commence a equiper notre personnel d’EPI, aucun membre du personnel de premiere ligne n’ait ete malade du COVID-19, meme s’il etait confronte quotidiennement a des voyageurs internationaux susceptibles d’avoir le COVID-19.

Nous avons egalement du faire face a des perturbations de la chaine d’approvisionnement, que tous les membres du BOC connaissent, je pense. Ces perturbations ont vraiment nui a nos exportateurs et importateurs, et nous travaillons tres dur avec ces secteurs pour veiller a ce que leurs marchandises continuent de franchir les frontieres du mieux que nous pouvons. Nous avons recemment preside le sous-comite de l’APEC sur les procedures douanieres cette annee, dans le cadre de l’accueil par la Nouvelle-Zelande de l’APEC 2021. L’un de nos objectifs etait de veiller a ce que les vaccins et les EPI franchissent les frontieres des pays de l’APEC sans droits de douane ni autres interventions ou interferences.

Le Maritime Border Order (MBO), qui exige une presence 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 dans tous les ports de Nouvelle-Zelande, a ete mis en oeuvre l’annee derniere. Avant la pandemie, les douanes neo-zelandaises etaient presentes dans les principaux ports, mais nous disposons desormais d’equipes assez importantes dans chaque port maritime pour veiller au respect du MBO. C’est un travail considerable que nous avons entrepris et je pense qu’il se poursuivra jusqu’au milieu de l’annee prochaine, voire plus longtemps.

Comme beaucoup de pays, et certainement dans le Pacifique, nous avons vu le nombre de nos passagers aeriens chuter de 98 %, ce qui etait inimaginable avant le COVID-19. Nous avons conclu un accord de voyage sans quarantaine avec l’Australie au debut de l’annee et, pendant un certain temps, nous avons constate une augmentation du nombre de passagers grace a cet accord, mais malheureusement, l’Australie et la Nouvelle-Zelande ont connu recemment des epidemies de variante Delta, de sorte que les voyages sans quarantaine ont ete suspendus pour le moment. Cependant, je suis heureux d’annoncer que nous travaillons sur des accords de voyage sans quarantaine avec plusieurs pays du Pacifique. C’est tres important pour nous car nous avons des liens etroits et des relations de longue date dans le Pacifique. Ce sont la quelques-unes des choses que COVID-19 a change pour nous.

En dehors de COVID-19, quels sont les autres défis critiques auxquels est confronté le service des douanes de la Nouvelle-Zélande ?

Chaque jour, il y a toute une serie de defis critiques. Outre la gestion de COVID-19 et la securite de notre population, malgre les perturbations des voyages et du commerce, les groupes criminels s’adaptent et les drogues, les armes, le materiel d’exploitation des enfants et le tabac sont toujours introduits clandestinement en Nouvelle-Zelande. Nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour empecher ces materiaux illicites d’entrer dans notre pays et pour poursuivre les responsables de ces importations.

En Nouvelle-Zelande, un confinement est actuellement applique a Auckland, tandis que le reste du pays fonctionne selon un niveau d’alerte inferieur. J’ai donc a l’esprit l’impact du verrouillage sur notre personnel. Meme si certains sont autorises a se rendre sur leur lieu de travail, beaucoup travaillent a domicile, ce qui est difficile. Les gens doivent trouver un equilibre entre leurs responsabilites professionnelles et leur vie personnelle, et il leur manque de venir au bureau et de voir leurs collegues. Meme si nous avons fait du bon travail et que nous disposons de bons systemes et d’une bonne technologie, je crains que certaines personnes ne se deconnectent et que le stress et la fatigue ne s’installent.

J’ai du preter beaucoup d’attention a notre situation financiere. Avant la mise en place de COVID- 19, environ 67 % des recettes des douanes neo-zelandaises provenaient de tiers, de sorte qu’au depart, le gouvernement a pris en charge le reste de nos couts. Nous percevons des taxes de dedouanement pour les passagers des avions et des bateaux de croisiere lorsqu’ils arrivent en Nouvelle-Zelande et nous percevons des taxes pour les marchandises qui traversent nos frontieres. Il est evident qu’environ 33 % de nos revenus ont disparu lorsque nous avons ferme la frontiere. Nous devons travailler dur et en etroite collaboration avec le gouvernement sur la maniere dont nous pouvons progressivement revenir a la viabilite financiere.

Apres avoir ferme notre frontiere, nous devons prevoir de la rouvrir en toute securite. Les services douaniers neo-zelandais menent un travail considerable sur la maniere dont nous pouvons nous reconnecter progressivement et en toute securite avec le monde. Le monde des affaires souhaite ardemment l’ouverture de notre frontiere et le gouvernement subit une forte pression en ce sens. Pour determiner comment ouvrir la frontiere en toute securite, il faudra un tout nouveau niveau de technologie et de nouveaux systemes, que nous commencons a construire. J’espere que ce que nous construirons sera de bons systemes, qui rendront les voyages aussi simples que possible dans un monde qui sera de plus en plus complique. Il s’agit la de divers defis, que tous les membres de l’OCO tentent de relever, j’en suis sur.

Si vous n’étiez pas contrôleur des douanes, quel aurait été votre emploi idéal ?

C’est mon travail ideal, c’est mon travail de reve. C’est le travail que je voulais avant d’avoir l’occasion de l’exercer et il a depasse mes attentes et mes espoirs, et je l’aime vraiment. Je ne peux pas imaginer une autre chose que je prefererais faire !

Pour de plus amples informations, des questions ou des demandes d’interview, veuillez envoyer un courriel àMediaOCO@ocosec.org

A propos de l’OCO : L’OCO est un groupement de 23 administrations douanières de la région Pacifique. Elle facilite la coopération régionale, le partage d’informations et le renforcement des capacités de ses membres, avec pour objectif général de soutenir la croissance économique et d’améliorer la sécurité des frontières dans le Pacifique.

 

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